La question de la stabilité des couples est un sujet complexe et très débattu. L’attachement, le soutien moral et affectif, la sexualité et surtout la communication seraient quelques facteurs primordiaux pour assurer son succès.
La stabilité financière est sans doute un autre facteur important.
La dynamique du pouvoir et les rôles traditionnels
Traditionnellement, les hommes ont été responsables d’assurer la stabilité financière du couple. Autrement dit, sa responsabilité principale était de subvenir aux besoins financiers du ménage, tandis que la femme était plus souvent responsable de tâches domestiques et de l’éducation des enfants.
Malgré l’évolution de la société occidentale, cet anachronisme est malheureusement vu quotidiennement dans nos Palais de Justice. Dans un pays qui prône l’égalité de sexe, l’homme est obligé à soutenir la madame après une séparation dans plus de 90% de cas. Souvent, dans un conflit lié à la garde des enfants, son rôle se résume au « payeur de pension alimentaire » selon les magistrats. Le décalage entre la réalité contextuelle et les croyances des juges s’étend parfois sur plusieurs générations.
De nos jours, de plus en plus de femmes accèdent à des postes bien rémunérés et jouent un rôle significatif dans le soutien financier de leurs familles. Au Québec, par exemple, les femmes représenteront bientôt 70% du total des médecins.
L’impact sur la dynamique du pouvoir
Lorsque la femme a un revenu plus élevé, cela peut modifier la dynamique du pouvoir traditionnel dans le couple. Certains hommes peuvent ressentir une diminution de leur rôle de pourvoyeur, ce qui peut causer des tensions et du ressentiment. Cette modification des rôles peut conduire à des conflits si le couple ne parvient pas à s’adapter à cette nouvelle situation, et mener à … la séparation.
Cette théorie n’est pas un pamphlet de la masculinité toxique, mais bien une étude sortie le 30 septembre par l’Institut national d’études démographiques (INED) en France.
Le problème est loin d’être singulier. Au contraire, le nombre de couples affectés est en progression depuis quelques années. En France, il est passe de 20% en 2002 à 25% en 2017.
Les résultats de l’étude de l’Ined sont plus ou moins surprenants :
Lorsque la part des revenus de la femme dépasse 55 % du revenu total du couple, le risque de séparation augmente significativement. Ces couples présentent un risque de rupture supérieur de 11 à 40 %
Les chercheurs affirment que dans une telle situation, les couples en union de fait seraient plus susceptible de se séparer que ceux mariés.
Quelle est l’explication à ce phénomène ?
Il paraît que les responsabilités financières sont encore mal comprises au sein des couples même dans nos jours, malgré un éternel discours politique qui prône l’égalité de sexes.
Les chercheurs s’adonnent également à une autre théorie, plus féministe. Quand la femme gagne plus, ses attentes face aux hommes seraient plus élèves et
la séparation pourrait être plus envisageable en cas d’insatisfaction conjugale, car elles ont les capacités financières de vivre sans conjoint
Cependant, aucun étude ne définit pour le moment la notion de satisfaction conjugale des femmes ni une échelle pour évaluer les attentes du beau sexe à l’égard des hommes.
Il est d’acquis que pour satisfaire toutes ces attentes, l’homme doit ressembler plus à un héros hollywoodien qu’à une personne de tous les jours : séducteur, amant parfait, excellent cuisinier, fidèle, attentif et surtout un père dévoué seraient à peine quelques qualités pour passer cette épreuve.
Ces attentes compléments irréalistes ont été exacerbées par les Contes de Fées et par le mouvement féministe.
Attentes culturelles et sociales
Les attentes culturelles et sociales jouent également un rôle crucial dans la stabilité des couples. Dans certaines cultures, il est encore mal vu pour une femme de gagner plus que son partenaire masculin. Cela peut engendrer des pressions sociales et des jugements extérieurs, affectant la perception que les partenaires ont de leur propre relation.
Au Japon, par exemple, le rôle de l’homme est d’être le pourvoyeur de sa famille. Cet aspect explique en partie le déclin démographique alarmant dans ce pays et la baisse importante du taux des mariages.
Cependant, le « pays du soleil levant » conserve un profond sentiment de loyauté et de l’unité familiale, le taux de divorce restant relativement faible : 1.8 pour 1000 habitants contrairement à 5.6 pour le Québec.
Quelles solutions pour éviter la séparation :
La communication ouverte et honnête est essentielle pour gérer les changements dans la dynamique du couple. Les partenaires doivent discuter de leurs attentes, de leurs préoccupations et de leurs sentiments concernant les finances et les rôles au sein du foyer. Néanmoins, ces attentes doivent être réalistes et mesurables.
Le risque de séparation diminue avec l’âge, en particulier après 50 ans. Il est peut-être important d’attendre le bon moment pour s’aventurer dans une relation stable afin d’avoir la maturité financière et émotionnelle nécessaire.
Une relation de couple n’est pas une course à deux. Il est important, surtout pour l’homme de ne pas abandonner la course, de continuer à exercer son rôle historique de « chasseur » et de perfectionner toujours ses outils afin d’avoir la stabilité financière dont le couple a besoin.
Redéfinir les rôles
Redéfinir les rôles au sein du couple en fonction des forces et des aspirations individuelles peut aider à maintenir l’équilibre. Les couples qui parviennent à s’adapter et à valoriser les contributions de chacun, qu’elles soient financières ou autres, sont souvent plus résilients face aux défis. Cependant, les normes culturelles ne changent pas du jour au lendemain; il va falloir atteindre des années pour redéfinir la notion d’égalité et de responsabilités dans un couple en tenant compte de nouvelles réalités.
Conclusion
Dire que plus une femme gagne d’argent, moins son couple est stable est une simplification excessive d’une réalité beaucoup plus nuancée. La stabilité d’un couple dépend de nombreux facteurs, y compris la communication, la capacité à s’adapter aux changements, et la gestion des attentes culturelles et personnelles. En s’attaquant à ces enjeux, les couples peuvent non seulement survivre, mais prospérer, indépendamment des revenus respectifs des partenaires.
L’éducation au sujet des responsabilités dans un couple doit être une priorité gouvernementale. Ces enjeux et le manque des repères culturels peuvent affecter encore plus les couples issus des minorités sexuelles.