Les femmes antiféministes ?

Libérateur, révolutionnaire, cool, le féminisme est sans doute le courant qui a marqué le plus la société occidentale depuis plus d’un siècle. Blâmé par certains hommes, adulé par les autres, cette idéologie est loin de semer l’harmonie parmi les femmes mêmes.

 

Est-ce qu’il y a des femmes antiféministes ?

 Les idées féministes ne font pas de l’unanimité au sein des femmes qui ont vu dans cette idéologie un ennemi contre leur féminité et contre la famille traditionnelle. Au cours de l’histoire, plusieurs femmes célèbres des quatre coins du monde ont exprimé des opinions antiféministes ou, ont pris des positions pour exhorter les valeurs familiales traditionnelles. Ces femmes ont souvent suscité des débats et des discussions sur le rôle des femmes dans la société. Voici quelques-unes d’entre elles :

 

Suzanne Venker

Suzanne Venker est une essayiste et conférencière américaine connue pour ses positions critiques à l’égard du féminisme moderne. Dans son livre « Le revers du féminisme » ( The Flipside of Feminism ) elle analyse les effets négatifs du féminisme sur la société contemporaine.

Son deuxième livre de succès, « Le piège de deux revenus »  ( The Two-Income Trap ) explore les défis économiques auxquels font face les familles modernes et plaide pour un retour à des structures familiales traditionnelles. Dans ce livre, l’autrice lance un débat qui agit les féministes au sujet de deux revenus. Selon l’essayiste américaine, le travail des femmes dans un couple serait plutôt une nécessité liée au coût de la vie et non pas un progrès. Selon elle, beaucoup de femmes préféraient rester à la maison si la situation financière du couple le permettait.

Venker soutient que le féminisme moderne a déformé les rôles traditionnels de genre, créant une dynamique nuisible aux familles et aux relations entre hommes et femmes. Elle argumente que le mouvement féministe a engendré une culture dans laquelle les femmes sont encouragées à se concentrer sur leur carrière aux dépens de leur vie familiale.

L’essayiste américaine met en avant l’importance de valoriser les rôles traditionnels, en particulier pour les femmes. Selon elle, il est essentiel de reconnaître la valeur du travail domestique et du rôle de la mère au foyer comme des choix de vie valables et respectables.

Venker avance que les tensions entre hommes et femmes ont été exacerbées par le féminisme, qui aurait encouragé une compétition plutôt qu’une coopération. Elle plaide au fait que les hommes et les femmes sont plutôt complémentaires, où chaque sexe reconnaît et respecte les contributions uniques de l’autre.

L’autrice est également connue pour ses interventions dans divers médias, où elle défend ses points de vue antiféministes. D’ailleurs, elle participe régulièrement à des débats et des discussions sur le rôle des femmes dans la société moderne. Tandis que certains soutiennent ses idées comme une défense des valeurs familiales, d’autres les considèrent comme rétrogrades et nuisibles à l’égalité des sexes.

 

Janice Fiamengo

Janice Fiamengo est une universitaire et essayiste canadienne, connue pour ses critiques du féminisme contemporain. Ancienne professeure d’anglais à l’Université d’Ottawa, Fiamengo a publié de nombreux articles et livres sur les études féministes. Ses points de vue suscitent souvent des débats animés, car elle aborde le féminisme d’une manière qui défie certaines idées reçues.

L’ex-universitaire canadienne critique l’idée selon laquelle le féminisme actuel se concentre uniquement sur l’égalité des sexes. Elle soutient que certaines branches du féminisme cherchent davantage à obtenir des avantages spécifiques pour les femmes, plutôt qu’une véritable équité. Selon elle, cela peut créer des déséquilibres et des injustices à l’égard des hommes.

L’essayiste critique également le concept de victimisation des femmes et l’importance donnée par les féminismes à ce sujet. Selon elle, ce sujet amène une image négative aux femmes en tant qu’éternelle victime, incapable de se défendre sans l’intervention extérieure. Elle plaide pour une reconnaissance des forces et des capacités des femmes à surmonter les défis sans être constamment présentées comme vulnérables.

Dans son livre « Fils du féminisme : les hommes ont leur mot à dire » elle récit les histoires d’horreurs vécues par 25 hommes qui ont connu « le privilège masculin » au Canada : rabaissés, blâmés, faussement accusés et discriminés continuellement.


Bettina Arndt

Bettina Arndt est une figure qui suscite des débats passionnés lorsqu’il s’agit de féminisme et des questions de genre. L’écrivaine et journaliste australienne, Arndt n’a pas hésité d’exprimer publiquement ses idées sur des sujets controversés liés aux relations entre les hommes et les femmes. L’ancienne sexothérapeute soutient que les revendications féministes ne peuvent pas faire abstraction des problèmes rencontrés par les hommes et prône une approche plus équilibrée entre les deux sexes.

Dans son livre #MenToo elle dénonce les dérives du féminisme contemporain : pères qui perdant le contact avec les enfants après la séparation, fausses allégations de violence domestique, taux de suicide alarmant parmi les hommes.

 Barbara Kay

Barbara Kay est une chroniqueuse au journal canadien National Post. Ancienne professeure de l’Université Concordia, elle s’est souvent exprimée sur des sujets liés au féminisme, suscitant parfois la controverse. Parmi ses préoccupations, elle souligne :

  • Inégalité dans les droits parentaux : Kay a souvent écrit sur les disparités qu’elle perçoit dans les droits des pères en matière de garde d’enfants et de divorces;
  • La culture de la victimisation : elle critique l’idée que le féminisme moderne encourage une mentalité de victime chez les femmes plutôt que l’autonomie;
  • La liberté d’expression : Kay s’inquiète des restrictions perçues sur la liberté d’expression, qu’elle attribue en partie à des mouvements féministes qui cherchent à censurer les voix dissidentes.

Dans le livre « Unsporting: How Trans Activism and Science Denial are Destroying Sport » elle critique la théorie de genre qui « forçant les femmes et les filles à risquer leur sécurité » afin de compétitionner avec des hommes du point de vue biologique.

Joanna Williams

Joanna Williams est une chercheuse et écrivaine britannique connue pour ses critiques du féminisme contemporain. Bien qu’elle soit souvent qualifiée d’antiféministe, il est important de comprendre la nuance de ses arguments et les raisons qui la motivent.

L’universitaire anglaise soutient que certaines branches du féminisme moderne peuvent restreindre la liberté individuelle. Elle affirme que des politiques excessivement protectrices peuvent infantiliser les femmes, en les présentant comme nécessitant une protection constante contre la société.

Dans son livre « Women vs Feminism, Why We All Need Liberating from the Gender Wars » elle soutient que le féminisme d’aujourd’hui est intoxiqué par le contrôle du comportement masculin, plutôt qu’offrir une vraie autonomie aux femmes. Par exemple, dans le domaine de l’éducation, Williams critique l’idée que les écoles et les universités doivent adapter leurs curriculums pour répondre à des quotas de genre. Elle avance que cela peut détourner l’attention des véritables problèmes éducatifs et compromettre la qualité de l’enseignement.

L’écrivaine britannique argue que le discours féministe contemporain peut parfois exacerber la polarisation sociale. Elle croit que certaines approches peuvent diviser plutôt qu’unir, en soulignant les différences entre les sexes plutôt que les similitudes et les intérêts communs.

 

Phyllis Schlafly

Phyllis Schlafly est l’une des figures les plus connues du mouvement antiféministe aux États-Unis. Dans les années 1970, elle a mené une campagne réussie contre l’Equal Rights Amendment (ERA), un amendement proposé à la Constitution américaine visant à garantir l’égalité des droits entre les sexes. Schlafly affirmait que l’ERA nuirait aux femmes en éliminant des protections spécifiques.

 

Camille Paglia

Camille Paglia est une intellectuelle et autrice américaine dont les opinions sur le féminisme sont souvent controversées. Bien qu’elle s’identifie comme féministe,  l’autrice critique fréquemment ce qu’elle perçoit comme des excès du féminisme contemporain, notamment sur les questions de censure et de sexualité. Ses écrits défendent souvent une perspective plus libertaire et individualiste.

 

Christina Hoff Sommers

Christina Hoff Sommers est une philosophe et autrice américaine connue pour son livre « Who Stole Feminism? ». Elle critique le féminisme qu’elle considère comme radical et plaide pour un féminisme fondé sur l’égalité des sexes sans victimisation. Sommers est souvent associée au terme « feminism equity » (féminisme d’équité), qui met l’accent sur l’égalité des chances plutôt que sur l’égalité des résultats.

 

Anne-Marie Slaughter

Anne-Marie Slaughter, bien qu’elle ne soit pas antiféministe au sens traditionnel, a suscité le débat avec son essai « Pourquoi les femmes ne peuvent toujours pas tout avoir » ( Why Women Still Can’t Have It All ) publié en 2012. Dans cet essai, elle met en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées en essayant de concilier carrière et vie familiale, remettant en question le mythe de Superwoman et la possibilité d’avoir tout.

 

Cependant, les femmes susmentionnées ne représentent qu’une fraction parmi celles qui ont consacré leur énergie à défendre la cause des hommes.

Leur contribution amène un nouveau regard sur le féminisme actuel et souligne l’importance d’impliquer toutes les voix afin d’avancer vers une société plus égalitaire et plus inclusive.

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